MANIFESTE POUR PLUS DE JUSTICE SOCIALE : L'ECRITURE INCLUSIVE
« Le masculin l’emporte sur le
féminin », règle de grammaire, une des seules que tout le monde semble
avoir intégré au plus profond de son être quand chaque jour la grammaire est
reniée par la majorité d’entre nous (la langue française est fort complexe, je
vous l’accorde).
Nos voisins anglosaxons n’ont pas
ce problème, leur écriture est bien moins binaire que la nôtre. C’est pourquoi
nous devons faire preuve d’un progressisme bien plus grand pour faire évoluer
notre langue. Mais quoi, c’est si difficile de se rendre compte que l’Académie
française et des siècles de sexisme ont réduit l’existence féminine à un néant
absolu dans une phrase et qu’il est temps de rétablir l’égalité ? Pourquoi
ce n’est pas la majorité qui l’emporte ? C’est un système qui a quand même
fait ses preuves dans d’autres contextes, par exemple, le vote. Qu’est ce
qui se passerait si on décidait que
certains valent plus que d’autres ? Ah oui mais en fait, c’est la
monarchie ça ! Je me rappelle ce que ça donne. Ou le fascisme. Peu
importe.
Cette règle me paraît carrément
injuste quand je me retrouve dans un groupe constitué de 8 femmes et d’un
homme, et que, innocemment, on fait les accords au masculin. WHAT ?
Attends, c’est vraiment ce pénis-là, cette expression de genre-là, qui fait que
nous ne pouvons pas nous accorder au féminin ? Sérieusement ?
D’autant plus que dans certains
cas, tu ne sais pas forcément si la personne est une femme ou un homme. Ce
n’est pas parce que la personne a un passing (=ressemble à) d’homme que c’en
est un. En fait c’est peut-être une personne qui a été assignée homme mais qui
se sent femme. Ou ni homme ni femme. Ou un peu des deux. Il y a toute une
multitude de sentiments qui ne sont pas extériorisés par rapport au genre.
Alors tu pourrais malgenrer quelqu’un : genrer un groupe de personnes ou
une personne en particulier au masculin, alors que non, en fait il y a cette
personne-là, qui ne se sent pas homme. Alors, la solution à tout ça, c’est
quoi ? Elle est là, sous tes yeux. L’ECRITURE INCLUSIVE.
TUTO ECRITURE INCLUSIVE :
1) Quand tu ne sais pas (la personne ne s’est pas
genré devant toi, tu ne la connais pas assez bien pour connaître son genre) le
genre de la personne, tu accordes au masculin, ET au féminin. C’est-à-dire :
quelqu’un-e, si tu te sens énervé-e, quand iel viendra
2) Quand tu es face à un groupe de personne
constitués d’hommes et de femmes, ou de personnes dont tu ne sais pas le genre :
tu accordes au masculin ET au féminin. C’est-à-dire : quand vous êtes rentré-e-s, iels ont été, celleux-là même
3) Quand tu es face à quelqu’un dont l’expression
de genre n’est pas celle de son sexe biologique (femme qui possède un pénis, ou
homme avec un passing de femme) : tu accordes en fonction de l’expression
de genre. C’est-à-dire, tu es avec une femme née avec un pénis : tu es celle que je recherchais, elle a mangé…
4) Quand tu es face à quelqu’un qui n’a pas d’expression
de genre binaire (ni homme ni femme, un peu des deux, ça dépend des moments…) :
tu accordes au masculin ET au féminin. C’est-à-dire : Iel pense, si tu te sens contrarié-e…
5) Tu ne te plains pas que c’est compliqué car
toi-même tu sais que toutes les règles de grammaire qu’on t’a apprises quand t’étais
enfant sont bien plus dures que ça. Et que c’est pour que nos amis MOGAI
puissent se sentir bien dans ce monde. Et que t’as pas envie d’être un-e vieil-le
aigri-e que personne n’aime parce qu’iel est méchant-e avec les MOGAI.
Tous, toutes : tou-te-s, toustes
Celle, celui, ceux, celles : celleux
Il, elle : iel
Ils, elles : iels, illes
N’oubliez pas les noms de métier à féminiser :
professeure, auteure, etc, et les tirets pour rajouter un –e à la fin des
adjectifs et des verbes accordés ! Merci à tou-te-s ! ;)
Tu peux aussi lire un très bon article sur l'écriture inclusive ici.